A l’Ouest, rien de nouveau

Témoignage majeur sur l’horreur de la Grande guerre, le roman autobiographique d’Erich Maria Remarque marqua les consciences internationales dès sa parution en 1929. Chef d’œuvre de la Littérature guerrière à l’instar des Croix de bois de Roland Dorgelès, le récit donnait la parole à ceux qui sont traditionnellement présentés comme les éternels ennemis. Un an plus tard, Hollywood s’emparait de cette œuvre magistrale avec un adaptation cinématographique ambitieuse signée Lewis Milestones. En 1979, le roman fit également l’objet d’un très convaincant téléfilm de Delbert Mann avec un émouvant Ernest Borgnine dans le rôle du vieux Katczinsky. Sous l’objectif d’Edward Berger, la vision du conflit est saisissante et le réalisateur insiste sur les petits détails sordides qui rendent compte de l’absurdité et de la déshumanisation des affrontements : le recyclage des vêtements des soldats morts au combat, la propagande belliciste, le manège incessant des cercueils, l’aveuglement d’un état-major belliqueux en conflit avec une sociale démocratie soucieuse de mettre fin à la guerre, les traumatismes psychologiques majeurs développés par des hommes à bout de forces… Hyper-réaliste et pourtant profondément humain, le film souligne l’universalité du sacrifice des soldats de tous bords et de tous pays. La qualité de sa reconstitution lui vaut d’ailleurs d’être le candidat envoyé par l’Allemagne aux Oscars pour la compétition du Meilleur film étranger.