Les colons

(Los colonos)

Allemagne/Argentine/Chili/Danemark/France/Grande-Bretagne/Taïwan/Suède

Réalisé par Felipe Gálvez Haberle

Avec Camilo Arancibia, Benjamin Westfall, Mark Stanley

Durée : 1h37

Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.

À partir de 1880, les propriétaires de domaines agricoles d’origine britannique décident la colonisation des vastes espaces de la Terre de Feu jusque-là majoritairement peuplés par les indiens Selknam vivant principalement de la chasse. Massacrées ou déportées, converties de force au Christianisme, ces populations amérindiennes ont complètement disparu, victimes de la barbarie des milices aux ordres des magnats de Patagonie. C’est ce génocide oublié d’Amérique du Sud que raconte Felipe Gálvez Haberle dans Les colons. Entre référence plastique et symbolique au Western et dénonciation de la politique génocidaire de la colonisation, ce peintre de la société chilienne cherche à analyser les mécanismes idéologiques, psychologiques et sociaux qui ont mené à cette tragédie. Au-delà du récit de témoignage inspiré des enquêtes menées sur les violences et les exactions des colons à la fin du XIXeme siècle, il interroge également les modalités d’élaboration d’un récit national avec ses légendes dorées et ses zones d’ombre. Par son propos et son regard critique, le film n’est d’ailleurs sans rappeler le Killers of the flower moon de Martin Scorcese sur la spoliation des terres indiennes par des industriels blancs avides de profits.