Le déluge

Après les séries 1992 et 1993 sur l’Histoire contemporaine de l’Italie, le réalisateur napolitain Gianluca Jiodice se penche sur les derniers jours de la monarchie française, lorsque la famille royale est emprisonnée  au Temple à partir du 13 août 1792 sur ordre la future Convention. Refusant les traditionnels clichés historiques véhiculés par les images d’Epinal de l’époque, Gianluca Jodice préfère se recentrer sur le réalisme psychologique des personnages, tentant de reconstituer l’état d’esprit des époux. Face à un Louis XVI visiblement naïf et dépassé par les événements, Marie-Antoinette fait preuve de grande maturité tant dans la gestion de ses émotions que dans la compréhension du tournant historique dans lequel le couple est impliqué. A partir de cette intimité recluse, le réalisateur interroge plus globalement le sens de l’Histoire et l’impermanence des systèmes politiques que d’aucuns croient immortels et immuables. Si Marie-Antoinette a fait l’objet de nombreux de nombreux films sous les traits de grandes comédiennes (Norma Shearer dans Marie-Antoinette de W. S. Van Dyke en 1938, Michèle Morgan dans Marie-Antoinette, reine de France de Jean Delannoy en 1955, Kirsten Dunst dans le Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2006 ou Diane Krüger dans Les adieux à la reine de Benoit Jacquot en 2012), cet épisode particulier du procès et de la prison du Temple était déjà au coeur de L’Autrichienne de Pierre Granier-Deferre en 1989, d’après un scénario signé Alain Decaux et avec la chanteuse-comédienne allemande Ute Lemper dans le rôle-titre.