La place d’une autre

France

Réalisé par Aurélia Georges

Avec Lyna Khoudri, Sabine Azéma, Maud Wyler

Durée : 1h52

Nélie a échappé à une existence misérable en devenant infirmière auxiliaire sur le front en 1914. Un jour, elle prend l’identité de Rose, une jeune femme qu’elle a vue mourir sous ses yeux, et promise à un meilleur avenir. Nélie se présente à sa place chez une riche veuve, Eléonore, dont elle devient la lectrice. Le mensonge fonctionne au-delà de ses espérances.

"La place d'une autre" d'Aurélia Georges

Loin des commémorations guerrières ou des pamphlets dénonciateurs évoquant la folie des tranchées, le Cinéma français a pris l’habitude d’aborder la Première guerre mondiale à travers le prisme d’anecdotes historiques souvent méconnues du grand public. Parmi ces approches contemporaines, la question de la condition des femmes se retrouve au premier plan, comme en témoignent des films comme Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004), La France de Serge Bozon (2007), Frantz de François Ozon (2016) ou Les gardiennes de Xavier Beauvois. La place d’une autre s’inscrit dans cette tendance et Aurélia Georges oriente son intrigue du côté du polar inquiétant avec un histoire d’usurpation d’identité à la manière du Retour de Martin Guerre qui lui permet de faire évoluer son personnage des hôpitaux de campagnes aux luxueuses demeures bourgeoises. Entre fait divers et récit initiatique, c’est ainsi toute la complexité et les inégalités sociales de la France en guerre qui sont convoqués dans le film.