A l’affiche
Le 9 avril 2025
La jeune fille à l’aiguille
(Pigen med nålen)
Danemark/Pologne/Suède
Réalisé par Magnus von Horn
Avec Victoria Carmen Sonne, Trine Dyrholm, Besir Zeciri
Durée : 1h59
© Bac Films – Tous droits réservés


Les faits divers criminels sont souvent une porte d’entrée intéressante pour se plonger dans la complexité d’époques troublées. On se souvient de ce genre d’approche cinématographique dans des oeuvres aussi esthétiquement différentes que Le dernier duel de Ridley Scott (2021) sur le crépuscule du Moyen-Age, Le Parfum de Tom Tykwer (2006) sous l’Ancien régime, L’énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog (1975), Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère de René Allio (1976) et From Hell d’Albert Hugues pour le XIXème siècle ou encore Landru de Claude Chabrol (1963), Les blessures assassines de Jean-Pierre Denis (2000) et Zodiac de David Fincher pour le XXème siècle. Dans La jeune femme à l’aiguille, Magnus Von Horn se penche sur la terrifiante affaire Dagmar Overbye, une tueuse en série qui a assassiné 25 bébés, dont l’un des siens, entre 1913 et 1920. Afin d’éviter les écueils du biopic, le réalisateur danois choisi d’aborder ce sinistre personnage par le biais d’une jeune fille pauvre victime de ses manipulations machiavéliques dans une ambiance de thriller sombre filmé dans un noir et blanc aussi somptueux qu’inquiétant. Derrière ce récit glaçant, le film évoque la dureté de la vie quotidienne des populations paupérisées du Copenhague ouvrier dans un Danemark qui sort exang de la Première guerre mondiale et dans lequel l’absence des hommes (déjà morts sur le front ou encore mobilisés), rend la condition des femmes particulièrement précaire et incertaine.