Josep

Belgique / Espagne / France

Réalisé par Aurel

Scénario de Jean-Louis Milesi

Avec les voix de Sergi Lopez, Bruno Solo, Gérard Hernandez, Valérie Lemercier

Durée : 1h14

Février 1939. Complètement submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature de Franco, le gouvernement français ne trouve comme solution que de parquer ces Espagnols dans des camps de concentration où les réfugiés n’auront d’autres choix que de construire leurs propres baraquements, de se nourrir des chevaux qui les ont portés hors de leur pays, et de mourir par centaines à cause du manque d’hygiène et d’eau. Dans un de ces camps, deux hommes, séparés par un fil de fer barbelé, vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est Josep Bartoli, combattant antifranquiste et dessinateur.

Si la Guerre d’Espagne a fait l’objet de nombreux films dont de grands classiques comme Espoir-Sierra De Teruel d’André Malraux (1938), Pour qui sonne le glas ? de Sam Wood (1943) ou Land and Freedom de Ken Loach (1995), le Cinéma semble s’être peu intéressé au dramatique sort des réfugiés républicains en exil en France. Outre quelques tentatives pour évoquer cet exode de 450 000 espagnols fuyant les troupes franquistes à travers les Pyrénées comme Et vint le jour de la vengeance de Fred Zinnemann (1964), La femme de l’anarchiste de Peter Sehr (2008) ou les documentaires No pasaran ! Album souvenir d’Henri-François Imbert (2003) et Angel, une enfance en exil de Stéphane Fernandez (2016), rares sont les films consacrés à cet aspect particulièrement méconnu de l’Entre-deux guerres. A travers le destin du caricaturiste et militant communiste barcelonais Josep Bartoli, le dessinateur Aurel entend réparer cette injustice en utilisant l’Art de l’animation pour mettre en scène, de manière originale et poétique, les conditions de vie des réfugiés dans les sinistres camps d’internement dans lesquels les autorités françaises les ont parqué avant de les livrer à leurs bourreaux ou aux Nazis. S’inspirant des témoignages de Bartoli lui-même, dont les écrits autobiographiques ont été publiés sous le titre La Retirada : exode et exil des républicains d’Espagne, Jean-Louis Milesi, scénariste attitré de Robert Guédiguian, signe un vibrant hommage à ces résistants à la dictature de Franco devenus les victimes d’une République française fragilisée par ses divisions internes et coupable de la plus grande des trahisons de ses principes fondateurs.