Babylon

Pour son 5ème film, Damien Chazelle a choisi de se replonger dans la genèse d’Hollywood en signant une fresque fascinante et jubilatoire sur les origines de cette nouvelle Mecque du Cinéma qui vit le jour dans les années 1910 dans le désert californien. À travers une galerie de 6 personnages hauts en couleurs, il explore toute la folie créatrice et l’effervescence qui ont conduit artistes et investisseurs, à la suite du célèbre réalisateur David W. Griffith, à y installer leurs studios de tournage. Si « Babylon » est une référence aux gigantesques décors biblico-mésopotamiens construits en 1916 pour Intolérance, la première superproduction hollywoodienne, le titre évoque surtout l’ambition démesurée des pionniers du 7ème Art américain et leur appétit pour le luxe et les conquêtes féminines. A l’instar du Good morning Babilonia des frères Taviani (1987), le film nous dévoile les coulisses de la machine à rêves, la progressive naissance du star-system, la collusion entre le pouvoir financier et les producteurs et la sexualisation des rapports sociaux. Avec cette évocation spectaculaire et débridée des premiers temps du Cinéma, le réalisateur de Lalaland  (2016) et de First man (2018) télescope les époques et interroge notre rapport à la cinéphilie.