In memoriam
Vangelis
(1943-2022)
DISCOGRAPHIE “HISTORIQUE” :
1981 : Pablo Picasso pintor de Frédéric Rossif
1981 : Les Chariots de feu de Hugh Hudson
1982 : Missing de Costa-Gavras
1984 : Le Bounty de Roger Donaldson
1988 : Nosferatu à Venise de Luigi Cozzi
1989 : Francesco de Liliana Cavani
1989 : De Nuremberg à Nuremberg de Frédéric Rossif
1992 : La Peste de Luis Puenzo
1992 : 1492 : Christophe Colomb de Ridley Scott
1996 : Cavafy de Yánnis Smaragdís
2004 : Alexandre d’Oliver Stone
2007 : El Greco, les ténèbres contre la lumière de Yánnis Smaragdís
2014 : Crépuscule des ombres de Mohamed Lakhdar-Hamina
Vangelis Papathanassiou fait partie de la génération des pionniers de la musique électronique qui, à la fin des années 60, ont révolutionné la manière d’envisager la création musicale. Aux côtés de Demis Roussos et des autres membres du groupe les Aphrodite’s Child puis de Jon Anderson, le compositeur commence à expérimenter toutes les potentialités sonores et stylistiques qu’offraient les nouvelles technologies de l’époque. S’inspirant autant des nouvelles tendances expérimentales que du folklore grec de son enfance, il se fait vite connaître par l’originalité et la force de ses premières compositions. Dans les années 80, la Télévision et en particulier de nombreux documentaristes comme Frédéric Rossif, lui ouvrent les bras et le rapprochent peu à peu du grand écran. Les cinéastes de fictions vont régulièrement faire appel à ses talents. Du succès du Blade Runner de Ridley Scott (1982) aux étendues glacés d’Antartica (1983), ses bandes originales subliment les univers cinématographiques les plus différents.
En utilisant en contrepoint la musique électronique pour illustrer les scènes du Passé, Vangelis a également contribué à révolutionner la musique pour le Cinéma historique. Ode quasi-mythologique aux héros du Sport dans Les chariots de feu (1981), complainte d’une couple à la recherche de leur enfant assassiné par la dictature de Pinochet dans Missing de Costa-Gavras (1982), entêtante mélodie polynésienne dans Le Bounty de Roger Donaldson, souffle de l’aventure des pionniers du Nouveau Monde dans 1492 – Christophe Colomb de Ridley Scott (1992) ou hommage au fondateur de l’empire hellénistique dans le biopic d’Alexandre le Grand par Oliver Stone (2004), sa musique emporte tout. Mêlant nappes synthétiques et chœurs d’inspiration médiévale ou Renaissance, tonalités asiatisantes et instruments traditionnels, refrains et bruits, le compositeur a réinventé les univers sonores de nombreuses superproductions en costumes. De l’épopée des Macédoniens conquérants à celle de la découverte de l’Amérique, ses partitions surprenantes et inventives soulignent la dimension épique des événements historiques mis en scène en y ajoutant toujours une touche de poésie intemporelle.