In memoriam
Robert HOSSEIN
(1927-2020)
FILMOGRAPHIE “HISTORIQUE” :
1948 : “Le Diable boiteux” de Sacha Guitry
1959 : “La Sentence” de Jean Valère
1959 : “La Nuit des espions” de Robert Hossein
1961 : “Le Goût de la violence” de Robert Hossein
1961 : “Madame Sans-Gêne” de Christian-Jaque
1963 : “Le Vice et la Vertu” de Roger Vadim
1964 : “Angélique marquise des anges” de Bernard Borderie
1965 : “Le Vampire de Düsseldorf” de Robert Hossein
1965 : “La Fabuleuse Aventure de Marco Polo” de Denys de La Patellière et Noël Howard
1966 : “Mademoiselle de Maupin” (Madamigella di Maupin) de Mauro Bolognini
1966 : “La Longue Marche” d’Alexandre Astruc
1966 : “Angélique et le Roy” de Bernard Borderie
1967 : “J’ai tué Raspoutine” de Robert Hossein 1967 : “Indomptable Angélique” de Bernard Borderie 1968 : “Angélique et le sultan” de Bernard Borderie
1969 : “Les Conspirateurs” (Nell’anno del Signore) de Luigi Magni
1969 : “La Bataille d’El Alamein” (La Battaglia di El Alamein), de Giorgio Ferroni
1969 : “Une corde, un Colt” de Robert Hossein
1969 : “Sept hommes pour Tobrouk” (La Battaglia del deserto) de Mino Loy
1971 : “Le Juge” de Federico Chentrens et Jean Girault
1973 : “Prêtres interdits” de Denys de La Patellière
1981 : “Les Uns et les Autres” de Claude Lelouch
1982 : “Les Misérables” de Robert Hossein
1984 : “Liberté, égalité, choucroute” de Jean Yanne
1995 : “Les Misérables du XXème siècle” de Claude Lelouch
1997 : “Le Masque de cire” de Sergio Stivaletti
Comédien, metteur en scène et scénariste, Robert Hossein incarnait, mieux que quiconque, la richesse et la diversité du Cinéma français des Trente glorieuses. Héritier du Théâtre populaire et du Grand-Guignol, son ambitieuse définition du Spectacle l’amena, devant et derrière la caméra, à sans cesse démontrer que le 7ème Art peut-être un divertissement intelligent et à la portée de tous. S’il doit sa légende au mythique personnage de Joffrey de Peyrac, l’aristocratique mari de la célébrissime Angélique dont la série sulfureuse ébranla la bonne moralité des années 60, la carrière cinématographique de Robert Hossein est jalonnée de nombreux films historiques souvent passionnants par leur thématiques ou leur approche.
Depuis ses débuts en 1948, devant l’objectif de Sacha Guitry et son “Diable boîteux”, on le découvre en prince mongol dans le “Marco Polo” de Denys de la Patellière, en officier grotesque des Guerres en dentelles dans “Mademoiselle Maupin” (étonnante adaptation de Théophile Gautier par Mauro Bolognini en 1966), en militaire napoléonien dans “Madame Sans-Gêne” de Christian-Jacques aux côtés de Sophia Loren (1961), en paysan mexicain vengeur dans son western “Une corde, un colt” (1969), en assassin de Raspoutine dans la Russie tzariste dans son “J’ai tué Raspoutine” (1967) ou en psychopathe de l’Entre-deux guerre dans son inquiétant biopic du “Vampire de Düsseldorf” qu’il réalise lui-même en 1965. Mais la période historique dans laquelle ses rôles semblent l’avoir le plus souvent mené reste la Seconde guerre mondiale. On le croise en Maréchal Rommel à la bataille d’El Alamein dans le film éponyme de Giorgio Ferroni, en résistant réfugié au maquis sous l’objectif d’Alexandre Astruc dans “La longue marche”, en musicien juif déporté dans les camps de la Mort dans “Les uns et les autres” de Claude Lelouch (1981) et même en officier S.S. dévoyé dans la transposition du “Vice et la Vertu” du Marquis de Sade par Roger Vadim en 1963 ! Son amour de l’Histoire l’amènera également à signé une somptueuse adaptation des “Misérables” de Victor Hugo dans laquelle il offre le rôle de Jean Valjean à Lino Ventura. Ce projet ambitieux préfigure les gigantesques transpositions théatrales qu’il mettra en scène des années 80 à 2000, adaptant sur scène des classiques du grand écran comme “Le cuirassé Potemkine” ou “Ben-Hur” qu’il recréera au Stade de France en 2006 !