In memoriam
Micheline PRESLE
(1922-2024)
Comédienne de légende, Micheline Presle a su évoluer et s’attirer les faveurs du public tout au long d’une impressionnante carrière de plus de soixante-dix ans. De la jeune provinciale amoureuse d’un couturier dans Falbalas de Jacaques Becker (1945) à la belle-mère d’Alain Chabat dans Chouchou de Merzak Allouache (2001), elle a su conquérir toutes les générations et faire évoluer ses personnages au diapason de la société française.
Si elle fit partie de ces actrices qui contribuèrent le mieux à incarner la Femme française, bourgeoise et séductrice, nombre de ses plus grands succès furent des interprétations de personnages féminins du Passé. Dans les années 50, alors que le Film en costumes est à la mode et que se succèdent sur les écrans les adaptations littéraires et les superproductions historiques, Micheline Presle participe à cette grande mise en scène des grandes heures du Roman national. On la voit ainsi à l’affiche de films comme Boule de suif de Christian-Jaque (1945), Le diable au corps de Claude Autant-Lara (1947) ou encore La dame aux camélias de Raymond Bernanrd (1953) dans lequel elle campe une iconique Marguerite Gautier. Sous la caméra des plus grands cinéastes de la décénie, elle incarne plusieurs personnages prestigieux de l’Histoire de France : Madame de Pompadour dans Si Versailles m’était conté… de Sacha Guitry (1954), Hortense de Beauharnais dans Napoléon du même Sacha Guitry (1955) et même Joséphine de Beauharnais dans Vénus impériale de Jean Delannoy (1963). Plus curieusement, on la retrouve également en patricienne romaine dans les Derniers jours de Pompéi de Marcel L’Herbier (1947), en aristocratte de la Renaissance dans Le château des amants maudits de Riccardo Freda (1956), en tante Amélie dans l’Ouest américain dans Les pétroleuses de Christian Jaque (1974) ou en résistante combattant pour la libération des Philippines aux côtés de Tyrone Power dans Guérilla de Fritz Lang (1950).
A l’instar de grandes dames du Cinéma français comme Danielle Darrieux ou Michèle Morgan, Micheline Presle a marqué son époque et le 7ème Art hexagonal de son inclassable aura de charme et de féminité.
FILMOGRAPHIE “HISTORIQUE” :
1940 : Paradis perdu d’Abel Gance
1940 : Fausse Alerte de Jacques de Baroncelli
1943 : Un seul amour de Pierre Blanchar
1945 : Boule de Suif de Christian-Jaque
1947 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara
1950 : Les Derniers Jours de Pompéi de Marcel L’Herbier
1950 : Guérillas de Fritz Lang
1951 : La Taverne de la Nouvelle-Orléans de William Marshall
1953 : La Dame aux camélias de Raymond Bernard
1954 : Si Versailles m’était conté… de Sacha Guitry
1954 : La Maison du souvenir de Carmine Gallone
1955 : Napoléon de Sacha Guitry
1956 : Le Château des amants maudits de Riccardo Freda
1957 : Les Louves ou Démoniaque de Luis Saslavsky
1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit
1961 : Les Guérilleros de Mario Camerini
1963 : Vénus impériale de Jean Delannoy
1966 : La Religieuse de Jacques Rivette
1966 : Le Roi de cœur de Philippe de Broca
1970 : Le Bal du comte d’Orgel de Marc Allégret
1970 : Peau d’Âne de Jacques Demy
1971 : Les Pétroleuses de Christian-Jaque
1980 : Certaines nouvelles de Jacques Davila
1983 : En haut des marches de Paul Vecchiali
1984 : Le Sang des autres de Claude Chabrol