In memoriam
Jacques PERRIN
(1941-2022)
FILMOGRAPHIE “HISTORIQUE” :
En tant qu’acteur
1959 : La Verte Moisson de François Villiers
1963 : Le Procès des doges (Il fornaretto di Venezia) de Duccio Tessari
1965 : La 317e Section de Pierre Schoendoerffer
1966 : Le Chevalier à la rose rouge (Rose rosse per Angelica) de Steno
1966 : La Ligne de démarcation de Claude Chabrol
1967 : Un homme de trop de Costa-Gavras
1970 : Peau d’âne de Jacques Demy
1971 : Blanche de Walerian Borowczyk
1974 : Section spéciale de Costa-Gavras
1976 : Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) de Valerio Zurlini
1977 : Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer
1978 : La légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard
1981 : La Désobeissance (La disubbidienza) d’Aldo Lado : Dario
1982 : L’Honneur d’un capitaine de Pierre Schoendoerffer
1989 : Cinema Paradiso (Nuovo Cinema Paradiso) de Giuseppe Tornatore
1990 : Au nom du peuple souverain (In nome del popolo sovrano) de Luigi Magni
1996 : Le Silence des fusils d’Arthur Lamothe
2001 : Le Pacte des loups de Christophe Gans
2004 : Les Choristes de Christophe Barratier
2004 : Là-haut, un roi au-dessus des nuages de Pierre Schoendoerffer
2006 : Le Parfum, histoire d’un meurtrier (Perfume: The Story of a Murderer) de Tom Tykwer
2008 : Faubourg 36 de Christophe Barratier
2018 : Rémi sans famille d’Antoine Blossier
En tant que réalisateur
1995 : Les Enfants de Lumière, documentaire de Jacques Perrin
2010 : L’Empire du milieu du Sud, documentaire de Jacques Perrin et Éric Deroo
En tant que producteur
1974 : Section spéciale de Costa-Gavras (coproducteur)
1976 : Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini (coproducteur)
1976 : La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud (coproducteur)
1995 : Les Enfants de Lumière, documentaire de Jacques Perrin (coproducteur)
2004 : Les Choristes, de Christophe Barratier
2008 : Tabarly, documentaire de Pierre Marcel (coproducteur)
Jeune premier du Cinéma français dans les années 60 devenu une star européenne (en particulier, en Italie), Jacques Perrin fait partie de ces comédiens qui ont su conserver leur indépendance artistique et politique tout au long de leur carrière.Marin amoureux dans Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1964) ou juge implacable dans Le petit lieutenant de Xavier Beauvois (2005), la sobriété de son jeu en fit rapidement une incarnation rassurante et touchante du Français des Trente glorieuses.
Et pourtant, le 7ème Art va également lui offrir de nombreuses occasions d’incarner des personnages du Passé. On le croise ainsi en prince de contes de fées (dans Peau d’âne de Jacques Demy en 1970), en page entremetteur (dans le Blanche de Walerian Borowczyk en 1970), en gentilhomme vénitien (dans Le procès des doges de Ducio Tessari en 1963), en libertin aventureux (dans Le chevalier à la rose rouge de Steno en 1966), en lieutenant de garnison en attente d’une attaque de l’ennemi (dans Le désert des Tartares de Valerio Zurlini en 1976), en révolutionnaire du Risorgimento italien (dans Au nom du peuple souverain de Luigi Magni en 1990) ou en résistant de l’Armée des ombres dans des films comme La ligne de démarcation de Claude Chabrol (1966) et Un homme de trop de Costa-Gavras (1967).
Jacques Perrin fut également l’incarnation du militaire droit dans ses bottes bien que profondément humain sous l’objectif de Pierre Schöendoerffer avec son tryptique composé de La 317ème section, spectaculaire reconstitution de la vie quotidienne des engagés dans la jungle indochinoise (1965), Le crabe-tambour et son portrait fascinant des officiers de marine (1977) ou encore L’honneur d’un capitaine, évocation pionnière des exactions de l’armée française en Algérie (1982).
En parallèle de ses activités cinématographiques, la Télévision lui offrit également de beaux rôles comme ceux de Louis XI et Richelieu (dans les téléfilms homonymes d’Henri Helman en 2011 et 2014) ou encore de Victor Schoelcher (dans un téléfilm homonyme de Paul Vecchiali en 1998). Mais son ambition ne s’arrêta pas au jeu de l’acteur. Jacques Perrin eut aussi l’ambition de s’essayer à la réalisation (avec des documentaires écologiques et surtout l’excellent L’empire du milieu du Sud, sur la guerre d’Indochine) et surtout à la production. Dès Z de Costa-Gavras, qu’il co-produit en 1969, il œuvra au financement de nombreuses œuvres devenues des classiques comme La victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud (1976) ou le cultissisme Les choristes de Christophe Barratier (2004), témoignant ainsi de son goût pour l’Histoire.