In memoriam
Donald SUTHERLAND
(1935-2024)
Avec son physique atypique et son jeu polymorphe, Donald Sutherland a réussi à se faire une place de choix au sein du Nouvel Hollywood et à figurer parmi les plus grand seconds rôles du Cinéma américain dans des œuvres devenues de grands classiques comme Ne vous retournez pas de Nicholas Roeg (1973), Klute d’Alan J. Pakula (1971), L’invasion des profanateurs de sépultures de Philipp Kauffman (1978) ou la série des Hunger games.
C’est le Film historique et, en particulier, le Film de guerre, qui va lui offrir ses premiers grands rôles à l’écran avec Les douze salopards de Robert Aldrich (1968), De l’or pour les braves de Brian G. Hutton (1970) mais aussi MASH de Robert Altman, la même année. Dans les années 70, son séjour en Italie va marquer l’apogée de son talent avec deux rôles cultes. En 1975, il est Attila Mellanchini, contremaître fasciste et chef des chemises noires, dans 1900, la fresque de Bernardo Bertolucci sur l’Histoire de l’Italie du début du XXeme siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’année suivante, il compose une impressionnante incarnation du mythique séducteur vénitien Giacomo Casanova sous l’objectif de Federico Fellini dans Le Casanova de Felllini. Grimé et grimaçant au milieu d’un décor aussi surréaliste qu’onirique, il s’impose comme l’un de ses plus grands interprètes.
Mais sa longue carrière cinématographique, s’étalant sur plus de 70 ans, est jalonnée de nombreuses autres mémorables interprétations. De film historique en film historique, on le retrouve également en chef de chœur dans l’adaptation d’Oedipe roi de Sophocle par Philip Saville en 1968, en patricien romain dans L’Aigle de la 9ème légion de Kevin McDonald (2011), en sergent de la guerre d’indépendance américaine dans Révolution de Hugh Hudson (1986), en révolutionnaire français dans Commencez la révolution sans nous de Bud Yorkin (1970), en gentleman farmer anglais dans l’adaptation d’Orgueil et préjugés par Joe Wright (2005), en dandy britannique voleur de train aux côtés de Sean Connery dans La grande attaque du train d’or de Michael Crichton (1978), en révérend dans Retour à Cold Mountain d’Anthony Minghella (2003), en Paul Gauguin face à Auguste Strindberg dans Oviri – Gauguin, le loup dans le soleil de Henning Carlsen (1986), en membre de l’IRA au service du IIIème Reich dans L’aigle s’est envolé de John Sturges (1976), en déporté juif dans 1943, l’ultime révolte de Jon Avnet (2003), en suspect du procès du meurtrier de John Fitzgerald Kennedy dans le JFK d’Oliver Stone (1992) et même en… Jésus Christ dans Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo (1971) !
FILMOGRAPHIE “HISTORIQUE” :
1967 : Les Douze Salopards de Robert Aldrich
1968 : Œdipe Roi de Philip Saville
1970 : MASH de Robert Altman
1970 : Commencez la révolution sans nous de Bud Yorkin
1970 : De l’or pour les braves de Brian G. Hutton
1971 : Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo
1974 : Alien Thunder de Claude Fournier
1975 : Le Jour du fléau de John Schlesinger
1975 : 1900 (Novecento) de Bernardo Bertolucci
1976 : Le Casanova de Fellini de Federico Fellini
1976 : L’aigle s’est envolé de John Sturges
1978 : La Grande Attaque du train d’or de Michael Crichton
1978 : Meurtre par décret de Bob Clark
1985 : Révolution de Hugh Hudson
1986 : Oviri – Gauguin, le loup dans le soleil de Henning Carlsen
1990 : Docteur Norman Bethune de Phillip Borsos
1991 : JFK d’Oliver Stone
2003 : Retour à Cold Mountain d’Anthony Minghella
2005 : Orgueil et Préjugés de Joe Wright
2006 : Demande à la poussière de Robert Towne
2011 : L’Aigle de la Neuvième Légion de Kevin Macdonald