Les derniers hommes

Peu de films traitent de l’Indochine française durant la Seconde guerre mondiale et l’occupation japonaise, les cinéastes semblant s’être plutôt intéressés aux luttes de décolonisation (Indochine de Régis Wargnier en 1992 ou Dien Bien Phu de Pierre Schoendoerffer en 1994) ou à la Guerre du Viet-Nam (de Platoon d’Oliver Stone en 1986 à Full metal jacket de Stanley Kubirck en 1987). Après avoir évoqué le contexte insurrectionnel de la Guerre d’Algérie dans Loin des hommes en 2014, David Oelhoffen se tourne vers le destin des légionnaires français pris au piège de la jungle tropicale et leurs ultimes combats contre les troupes nippones. Librement inspiré du livre Les chiens Jaunes d’Alain Gandy et initié par Jacques Perrin qui voyait dans le projet une occasion de conclure une carrière commencée dans la 317ème section de Pierre Schoendoerffer en 1965, Les derniers hommes aborde ainsi un aspect peu connu de la Guerre du Pacifique : l’histoire de la « section des isolés » de la colonne Alessandri, composée de soldats français et de légionnaires qui se replièrent depuis le Laos vers la Chine après l’offensive du 9 mars 1945 au cours de laquelle les troupes impériales du Japon prirent le contrôle total des territoires possédés par la France en Asie du Sud-Est. Au-delà de la reconstitution quasi-survivaliste de cette odyssée militaire, le film constitue également une réflexion sur l’engagement, le courage et le rapport à la nature sauvage et inviolée.