Madame du Barry

France/Grande-Bretagne

Réalisé par Maïwenn

Avec Maïwenn, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe

Durée : 1h56

Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au Roi. Il organise la rencontre via l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Celle-ci dépasse ses attentes : entre Louis XV et Jeanne, c’est le coup de foudre… Avec la courtisane, le Roi retrouve le goût de vivre – à tel point qu’il ne peut plus se passer d’elle et décide d’en faire sa favorite officielle. Scandale : personne ne veut d’une fille des rues à la Cour.

Présenté en ouverture du 76ème Festival de Cannes, Jeanne du Barry est la première incursion de Maïwenn dans l’univers du Film historique. En s’attaquant au destin extraordinaire de la favorite de Louis XV, elle s’inscrit dans une tradition littéraire puis cinématographique qui fait de Madame du Barry une figure précurseure de l’émancipation des femmes à une époque où elles n’étaient souvent que les jouets d’une classe dirigeante masculine et misogyne. Tour à tour intriguante et vénéneuse, puis humaniste et fascinante, symbole d’élégance et de perdition, elle incarne la sensualité et la frivolité du mode de vie aristocratique de la fin de l’Ancien régime. Déjà star du Cinéma muet, le personnage apparaît pour la première fois à l’écran en 1917 sous les traits de la célèbre Teda Bara dans La Du Barry de J. Gordon Edwards. Deux ans plus, c’est Pola Negri qui l’immortalise dans le Passion d’Ernst Lubitsch. Outre Dolores del Rio dans Madame du Barry, adaptation hollywoodienne de William Dieterle (1934), c’est surtout Martine Carol qui lui redonne ses lettres de noblesse dans le Madame du Barry de Christian-Jacque en 1954, parfait exemple du savoir-faire des Films en costumes français des années 50. Plus récemment, Asia Argento lui prêta sa naturelle impertinence sous l’objectif de Sofia Coppola dans son mythique biopic de Marie-Antoinette déjà tourné au Château de Versailles. La vision féministe de Maïwenn, mêlant classicisme de la reconstitution et contemporanéité des rapports intimes entre les protagonistes, contribue une nouvelle fois à insuffler de la modernité à la représentation cinématographique de ce personnage incoutournable de la monarchie française du XVIIIème siècle.