La dernière reine

Mise à part l’importante filmographie consacrée à la guerre d’Indépendance, l’Histoire algérienne semble avoir peu inspiré les cinéastes. Pourtant, de l’occupation romaine à la conquête du pays par les troupes de Louis Philippe, l’Algérie ne manque pas d’épisodes historiques passionnants. Avec sa co-réalisatrice et comédienne Adila Bendimerad, Damien Ounouri nous raconte la genèse de la Régence d’Alger, prise du pouvoir par le célèbre corsaire berbère Barberousse qui, après avoir repoussé les Espagnols, s’est autoproclamé « sultan » d’Alger en 1516 pour le compte de l’empire ottoman. La dernière reine présente ces événements du point de vue de la reine Zaphira, ultime souveraine à avoir régné avant la mise sous tutelle politique du royaume d’Alger. Mêlant fresque guerrière et romance amoureuse, le film explore en une minitieuse reconstitution cette exceptionnelle expérience d’exercice du pouvoir politique par une femme  dont la renommée légendaire résonne au Maghreb comme un écho des figures royales contemporaines de ce début de la Renaissance comme Isabelle la Catholique en Espagne ou Elizabeth d’Angleterre. Avant Dali Benssalah, Lon Chaney Jr dans Les frères Barberousse (Flame of Araby) de Charles Lamont en 1951 et Engin Altan Düzyatan dans la série turque Barbaroslar avaient déjà incarné à l’écran cette légende des Barbaresques que fut Barberousse.