A l’affiche
Le 27 décembre 2022
Caravage
(L’Ombra di Caravaggio)
France/Italie
Réalisé par Michele Placido
Avec Riccardo Scamarcio, Louis Garrel, Isabelle Huppert
Durée : 1h58
Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église…
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Passionné par l’Histoire italienne, le comédien Michele Placido en a souvent fait le fil directeur de ses réalisations lors de ses différents passages derrière la caméra. Après avoir dépeint la société transalpine des années 70, de la contestation de mai 68 (Le rêve italien en 2010) à l’essor de la Mafia (Romanzo criminale en 2005), Placido remonte le temps et signe un portrait passionné et endiablé du Caravage, l’un des peintres les plus célèbres de l’Ancien régime. Suivant l’errance de l’artiste des coupoles du Vatican aux quartiers louches de Rome, le réalisateur rend hommage aux inspirations populaires et à la révolution artistique provoquée par ce génie du « clair-obscure », soulignant la transversalité du personnage. Le comédien-metteur en scène filme ainsi cette figure contestataire et libertaire au sein d’un système vérouillé par le Clergé et les grandes familles aristocratiques circulant des plus influentes sphères politico-religieuses aux lieux de dépravation les plus décadents. Il décrit avec minutie toute la complexité de la société du XVIIème siècle loin des clichés traditionnellement attendus dans ce genre de reconstitutions historiques. Mais le film de Michele Placido n’est pas la première évocation de la vie du peintre sur grand écran. En 1941, Goffredo Alessandrini filmait Aladeo Nazzari dans le très académique Michel-Ange de Caravage, le peintre maudit sur un scénario de Mario Bava. En 1986, c’est le britannique Derek Jarman qui met en scène Nigel Terry dans Caravaggio, une tentative d’approche plus personnelle de l’œuvre de l’artiste. Ce biopic s’incrit par ailleurs dans le renouveau de la tradition des biopic de peintres à l’instar des récents Michel-Ange d’Andreï Konchalowski (2021).