Irène PAPAS

(1926-2022)

FILMOGRAPHIE “HISTORIQUE” :

1954 : Théodora, impératrice de Byzance (Teodora, imperatirce di Bisanzio) de Riccardo Freda
1954 : Attila, fléau de Dieu (Attila, il flagello di Dio) de Pietro Francisci
1956 : La Loi de la prairie (Tribute to a bad man) de Robert Wise
1957 : Les Aventures des trois mousquetaires (Le avventure dei tre moschettieri) de Joseph Lerner
1957 : L’Épée gasconne (La spada imbattibile) d’Hugo Fregonese
1959 : Le Lac des soupirs (Η λίμνη των στεναγμών) de Grigóris Grigoríou
1959 : Bouboulina (Μπουμπουλίνα) de Kostas Andritsos
1961 : Les Canons de Navarone (The Guns of Navarone) de J. Lee Thompson
1961 : Antigone (Aντιγόνη) de Yórgos Tzavéllas
1962 : Électre (Ηλέκτρα) de Michel Cacoyannis
1964 : Zorba le Grec (Αλέξης Ζορμπάς) de Michel Cacoyannis
1966 : Roger La Honte (Trappola per l’assassino) de Riccardo Freda
1969 : Anne des mille jours (Anne of a Thousand Days) de Charles Jarrott
1971 : Les Troyennes (The Trojan women) de Michel Cacoyannis
1973 : La Cinquième Offensive (Sutjeska) de Stipe Delić
1974 : Piazza pulita de Luigi Vanzi
1976 : Le Message (الرسالة) de Moustapha Akkad
1977 : Iphigénie (Ιφιγένεια) de Michel Cacoyannis
1979 : Le Christ s’est arrêté à Eboli de Francesco Rosi
1981 : Le Lion du désert (Lion fo the Desert) de Moustapha Akkad
2001 : Capitaine Corelli (Captain Corelli’s Mandolin) de John Madden

Artiste complète, à la fois chanteuse (pour Mikis Theodorakis et Vangelis) et comédienne, Irène Papas fut avec Melina Mercouri l’une des grandes égéries du Cinéma grec des Trente Glorieuses. Son physique minéral et intemporel autant que son jeu inspiré par le Théâtre classique et antique lui valurent d’être reconnue par le monde du 7ème Art qui lui ouvrit les portes des productions les plus prestigieuses. Le Cinéma historique s’intéressa très vite à cette figure féminine inclassable qui, à l’instar d’un Antony Quinn dont le physique mexicain permettait les incarnations les plus cosmopolites, avait la faculté de pouvoir entrer dans la peau des personnages les plus divers.

De film en film, elle enchaîna ainsi les rôles de femmes fortes, de reines, de veuves ou de personnages mythologiques. On la croise ainsi en princesse barbare dans Attila, fléau de Dieu de Pietro Francisci (1954), en courtisane byzantine dans le Théodora, impératrice de Byzance de Riccardo Freda (1954), en mecquoise convertie à l’Islam par le prophète Mahomet dans Le Message de Mustapha Akkad (1974), en reine Catherine d’Aragon confrontée à la folie du roi Henri VIII (interprété par Richard Burton) dans Anne des mille jours de Charles Jarrott (1969), en héroïne de la guerre d’indépendance grecque dans Bouboulina de Kostas Andritsos (1959), en pionnière de l’Ouest dans La loi de la prairie de Robert Wise (1956), en veuve crétoise éplorée dans Zorba le Grec de Michael Cacoyannis (1964), en paysanne italienne des années 30 dans Le Christ s’est arrêté à Eboli de Francesco Rosi (1979), en bédouine lybienne révoltée dans Omar Muktar, le lion du désert de Mustapha Akkad (1981) ou en résistante grecque dans Les canons de Navarone de Jack Lee Thompson (1961) ou, plus récemment, dans Capitaine Corelli de John Madden (2001).

Mais ses rôles les plus mémorables demeurent ceux des nombreuses adaptations de pièces grecques antiques (Antigone de Yorgos Tsavellas en 1961 et surtout la somptueuse « trilogie » d’Euripide mise en scène par Michael Cacoyannis : Electre en 1962, Les Troyennes en 1971 et Iphigénie en 1977) dans lesquels la comédienne incarne avec passion, force et sobriété ces femmes de légende, rendant leur côté si humain à ces archétypes littéraires.

L’héritage grec l’accompagnera d’ailleurs jusque dans sa carrière télévisuelle puisqu’elle participera à deux adaptations de l’Odyssée d’Homère pour le petit écran (en Pénélope en 1968 sous la direction de Franco Rossi et Mario Bava puis en Anticleia en 1997 devant l’objectif d’Andreï Koshalowski) avant de participer à la version téléfilm du Banquet de Platon par Marco Ferreri en 1989.