The Northman

Etats-Unis

Réalisé par Robert Eggers

Avec Alexander Skarsgård, Nicole Kidman, Claes Bang

Durée : 2h17

Le jeune prince Amleth vient tout juste de devenir un homme quand son père est brutalement assassiné par son oncle qui s’empare alors de la mère du garçon. Amleth fuit son royaume insulaire en barque, en jurant de se venger. Deux décennies plus tard, Amleth est devenu un berserkr, un guerrier viking capable d’entrer dans une fureur bestiale, qui pille et met à feu, avec ses frères berserkir, des villages slaves jusqu’à ce qu’une devineresse lui rappelle son vœu de venger son père, de secourir sa mère et de tuer son oncle. Il embarque alors sur un bateau pour l’Islande et entre, avec l’aide d’Olga, une jeune Slave prise comme esclave, dans la ferme de son oncle, en se faisant lui aussi passer pour un esclave, avec l’intention d’y perpétrer sa vengeance.

Cinéaste singulier, Robert Eggers a pris pour habitude d’explorer le Passé sous l’angle de l’Étrange et de la marginalité. Après les excès du puritanisme des colons de Nouvelle-Angleterre dans The Witch (2016) et l’inquiétante ambiance des phares de la fin du 19ème siècle dans The Lighthouse (2019), le réalisateur nous plonge cette fois-ci dans la Scandinavie médiévale avec cette fresque baroque et violente sur les Vikings. The Northman s’inscrit dans la grande tradition de la « Vikingsploitation », des barbares du Cinéma muet aux représentations classiques de l’âge d’or hollywoodien (Les Vikings de Richard Fleischer en 1958 ou Les drakkars de Jack Cardiff en 1964) jusqu’aux sauvages des films mythologico-musculaires italiens des années 60 (La ruée des Vikings de Mario Bava en 1961 ou Erik le Viking de Mario Caiano en 1965) sans oublier l’étonnant 13ème guerrier de John McTiernan (1999) ou la vague de petites productions récentes (et diversement réussies) qui s’engouffrent dans le succès de la série Vikings. En puisant son inspiration dans les Sagas des Islandais et les recherches archéologiques, Robert Eggers s’éloigne considérablement des clichés traditionnels sur les « hommes du Nord » et livre une vision sans concession du monde scandinave, à l’instar du Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn (2009).