La ruse

L’Histoire de la Seconde guerre mondiale n’est pas faite que d’épopées guerrières. Précédant d’une année la célèbre opération Fortitude qui avait accompagné le Débarquement en Normandie, l’Opération Mincemeat avait pour but de tromper l’ennemi en incitant les troupes allemandes à se préparer à un assaut des Alliés sur la Grèce alors que l’objectif final était l’invasion de la Sicile. Cette mission secrète assez peu connue avait déjà été portée à l’écran en 1956 par Ronald Neame dans L’homme qui n’a jamais existé. Adaptation du roman de Ben Macintyre, La ruse est à son tour le récit choral de la préparation de cette vaste manœuvre de désinformation montée par les services secrets britanniques dont Ian Fleming, le créateur de James Bond, fut l’un des instigateurs. Mêlant thriller d’espionnage et intrigue amoureuse, le réalisateur de Shakespeare in love (1998) et Capitaine Corelli (2001) dépeint toute la complexité humaine et technique de cette aventure hors du commun sans oublier de mettre en avant l’apport de l’incontournable Fleming. Dans la lignée de Dunkerque de Christopher Nolan (2017) ou de Greyhound d’Aaron Schneider (2020), le film s’inscrit dans une relecture contemporaine plus intime du second conflit mondial, replaçant l’humain au cœur de la machine de guerre.