A l’affiche
Le 23 mars 2022
De nos frères blessés
France
Réalisé par Hélier Cisterne
Avec Vincent Lacoste , Vicky Krieps , Jules Langlade
Durée : 1h35
© Diaphana Distribution – Tous droits réservés
Alors qu’elle est longtemps restée un sujet tabou aux yeux des cinéastes français, la Guerre d’Algérie semble connaître un regain d’intérêt à l’occasion des célébrations du soixantenaire de la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962. Depuis les années 2000, des réalisateurs d’horizons très divers se sont penchés sur le sujet avec des points de vue et des esthétiques très différentes : la lutte des paras contre les maquisards dans L’ennemi intime de Florian Emilio-Siri (2007), le système concentrationnaire français dans La trahison de Philippe Faucon (2005), la résistance algérienne dans Qu’un sang impur d’Abdel Raouf Dafri (2019), la vie quotidienne des Algériens en métropole dans Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (2010) ou encore les traumatismes des appelés dans Des hommes de Lucas Belvaux (2021). Loin de se contenter de réitérer les clichés, ces films ont cependant en commun de s’attaquer à cette période complexe et douloureuse à travers des aspects peu traités ou méconnus des événements. De nos frères blessés ne déroge pas à la règle en s’intéressant aux motivations et au destin brisé d’un Français d’Algérie devenu militant indépendantiste par amour du pays qui l’a vu naître et qui fini exécuté pour l’exemple. Adapté du roman de Joseph Andras, le personnage de Vincent Lacoste se fait le lointain écho des « passeurs de valises », ces métropolitains engagés aux côtés des résistants Algériens. En évoquant les conditions de son arrestation et de son procès, la réalisatrice nous plonge dans le système répressif (de l’usage de la torture à la peine de mort) en vigueur dans l’Algérie française et mis en place en 1956 par François Mitterrand alors ministre de l’Intérieur. A travers le destin de Fernand Yveton, c’est toute la complexité humaine et politique de cette période qui irrigue le scénario du film.