Des hommes

France

Réalisé par Lucas Belvaux

Avec Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin

Durée : 1h41

Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements » en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.

Soixante ans après le cessé-le-feu, la Guerre d’Algérie demeure un sujet tabou, en particulier pour le Cinéma qui ne s’en saisi que rarement et avec des réussites très discutables. Si certains réalisateurs ont privilégié les genres comme le film de Guerre (Les centurions de Mark Robson en 1966 ou L’ennemi intime de Florent Emilio-Siri en 2007) ou même le Fantastique (Djinns de Sandra Martin en 2010), on doit les plus intéressantes approches du combat pour l’indépendance algérienne au travail d’auteurs-cinéastes comme René Vautier, Bertrand Tavernier ou Philippe Faucon qui apportent leur point de vue critique et esthétique sur cette période si complexe et sensible. C’est également le cas de ce film de Lucas Belvaux qui aborde l’Histoire du conflit algérien par le biais des souvenirs d’anciens « appelés » traumatisés par les expériences qu’ils ont vécu et les scènes de guerre qu’ils ont été obligés de subir ou de faire subir (viols de guerre, déportations des populations autres crimes de guerre). Entre flash-backs décrivant la spirale infernale de la violence et états-d’âme contemporains, Des hommes interroge la place de l’héritage de cette guerre qui ne portait pas son nom au sein d’une société française prompte à l’ensevelir dans les limbes honteuses de la Mémoire nationale.