In memoriam
Michael Lonsdale
(1931-2020)
FILMOGRAPHIE “HISTORIQUE” :
1956 : C’est arrivé à Aden de Michel Boisrond
1961 : La Dénonciation de Jacques Doniol-Valcroze
1963 : Et vint le jour de la vengeance (Behold a pale horse) de Fred Zinnemann
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1967 : L’Authentique Procès de Carl-Emmanuel Jung de Marcel Hanoun
1971 : Le Souffle au cœur de Louis Malle
1972 : Chacal (The Day of the Jackal) de Fred Zinnemann
1974 : Stavisky… d’Alain Resnais
1974 : Galileo de Joseph Losey
1975 : Section spéciale de Costa-Gavras
1975 : India Song de Marguerite Duras
1976 : Monsieur Klein de Joseph Losey
1978 : Passeur d’hommes (The Passage) de J. Lee Thompson
1984 : Le Bon Roi Dagobert de Dino Risi
1986 : Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud
1988 : Les Tribulations de Balthasar Kober (Niezwykla podróz Baltazara Kobera) de Wojciech Has
1992 : Woyzeck de Guy Marignane
1993 : Les Vestiges du jour de James Ivory
1995 : Jefferson à Paris de James Ivory
1998 : Don Juan de Jacques Weber
2003 : Le Mystère de la chambre jaune de Bruno Podalydès
2005 : Le Parfum de la dame en noir de Bruno Podalydès
2005 : Munich de Steven Spielberg
2006 : Les Fantômes de Goya de Miloš Forman
2007 : Une vieille maîtresse de Catherine Breillat
2009 : Agora d’Alejandro Amenábar
2010 : Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
2011 : Les Hommes libres de Ismaël Ferroukhi
2012 : Gebo et l’Ombre de Manoel de Oliveira
Michael Lonsdale est l’un des comédiens les plus atypiques du Cinéma français. Célèbre pour sa voix et l’intonation de son phrasé, ce passionné de Théâtre, pétri de langue et de culture britannique, est vite devenu l’un des seconds rôles les plus influents et célèbres du 7eme Art hexagonal puis international.
Il fait ses premiers pas à l’écran dans des polars populaires dans lesquels il joue les seconds couteaux douteux, mais c’est la comédie qui révélera l’immensité de son talent avec, en particulier, son rôle de médecin déjanté aux côtés de Louis De Funès dans Hibernatus d’Edouard Molinaro en 1969. Touche-à-tout de génie, il ne cessera par la suite d’alterner les œuvres les plus intimiste et les blockbusters les plus débridés, de son rôle d’ambassadeur de France dans le Calcutta des années 30 dans India song de Marguerite Duras (1975) à la saga James Bond dans laquelle il campa l’un des méchants les plus vicieux de la série dans Moonraker de Lewis Gilbert (1979).
De François Truffaut à Steven Spielberg en passant par Joseph Losey, Alain Resnais ou Milos Forman, son physique nonchalant et le mystère entourant sa personnalité fit rapidement de lui une figure récurrente et sans cesse renouvelée du Film historique. Passant ainsi d’une époque à l’autre, on le retrouve en philosophe grec dans Agora d’Alejandro Amenabar (2009), en inquiétant abbé bénédictin dans Le nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986), en Louis XVI volant aux secours des Etats-Unis dans Jefferson à Paris de James Ivory (1995) ou encore en implacable ministre de l’Intérieur du régime de Vichy dans Section spéciale de Costa-Gavras (1975) puis en résistant dans Paris brule-t-il ? de René Clément (1966). Avec l’âge, sa barbe grisonnante lui permit d’envisager des rôles plus mystiques d’hommes de foi et de sagesse comme l’imam de la mosquée de Paris devenu chef d’un réseau de résistance dans Les hommes libres d’Ismaël Ferroukhi (2011) ou encore le frère Luc, vénérable moine du monastère de Tibhirine, martyr de la barbarie des terroristes algériens dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois (2011), rôle pour lequel il reçu d’ailleurs le César du Meilleur second rôle masculin.