Un million d’années avant J.C.
(One million years B.C.)
1959 – Royaume-Uni
Fiche technique
Réalisé par Don Chaffey
Scénario de William Bast et Julian More
d’après un scénario original de Willis H. O’Brien et Grover Jones
Musique de Mario Nascimbene
Avec Raquel Welch, John Richardson, Percy Herbert, Martine Beswick
Durée : 1h20
Synospis :
Les terres arides et volcaniques de la Pangée préhistorique. Pour avoir défier Akoba, le chef de la Tribu des Cavernes, le jeune Tumak est chassé du clan avec violence. Après avoir errer dans le désert pendant plusieurs jours et survécu aux attaques de dinosaures géants, il s’écroule d’épuisement, inanimé, à deux pas de l’océan. Il est découvert par hasard par Loana, une belle jeune femme de la Tribu de la Mer, un clan de cueilleurs-pêcheurs plus évolués et mieux socialement structurés que la Tribu des Cavernes, qui le sauve des pattes d’une tortue géante. Durant sa rémission, Loana fait découvrir à Tumak l’art pariétal, la musique et les pratiques funéraires. Poussée par la faim, la Tribu des Cavernes, émigre vers le territoire de la Tribu de la Mer et les attaque sauvagement. C’est maintenant au tour de Tumak de défendre la Tribu de la Mer contre les attaques de son ancien clan et de nombreux dinosaures, mais le puissant volcan se réveille.
© Hammer Film Productions / Seven Arts Productions – Tous droits réservés
Contexte historique
Parmi les rares films réalisés sur la Préhistoire, Un million d’années avant J.C. occupe sans doute un place un peu particulière. Il faut dire que ce classique du Cinéma populaire britannique produit par le célèbre studio Hammer Films (à qui l’on doit la résurrection des grands monstres gothiques comme Dracula et Frankenstein) avait tout pour devenir “culte”. Archétype parfait de ce que le grand public avide de sensations fortes attend d’un “film préhistorique”, il accumule tous les poncifs répandus jusque-là dans les évocations souvent fantaisistes de ce monde antédiluvien aux contours chronologiques plus que flous. Des dinosaures du Jurassique aux hommes des cavernes (que pourtant plusieurs millions d’années séparent), c’est à une sorte de condensé spectaculaire et délicieusement anachronique auquel nous invite ce remake anglais de Tumak, fils de la Jungle (One million B.C.), production hollywoodienne mise en par Hal Roach en 1940 avec le jeune Victor Mature. Que ce mélange de genres et d’époque ait été volontaire ou non, il n’a en tout cas qu’un seul but : divertir au maximum à partir de l’hypothèse que les dinosaures n’avaient pas disparu et que ces grands reptiles ont pu cohabiter avec les hommes. Perdus dans les immensités minérales des Canaries (qui servirent de décors naturels au film), les homo sapiens croisent des diplodocus et des tricératops, luttent contre de féroces allosaures et des ptérodactyles sans oublier toute une galerie d’animaux monstrueux aux proportions gigantesques (iguanes, tortues ou mygales) et même des hominidés moins évolués directement inspirés des Néandertaliens !
Contexte de production
A force d’écarter tout principe de vraisemblance paléontologique et de multiplier les raccourcis temporels, le film finit par devenir assez jouissif tant sont assumées les références à la “pop culture” et aux mondes fantastiques de la Littérature (comme “Le monde perdu” de Sir Arthur Conan Doyle), du Pulp (les aventures de Tarzan ou de Conan le Barbare) et de la Bande-dessinée. Mais si Un million d’années avant J.C. est resté si célèbre, c’est pour la qualité incroyable des effets spéciaux en Dynamation de Ray Harryhausen (combinaison des prises de vues réelles et de miniatures animées en pâte à modeler) et surtout pour sa représentation “fantasmée” et ouvertement sexy de la femme préhistorique avec la splendide Raquel Welch et son affriolant bikini en peau de bête. Le succès du film suscita d’ailleurs une série de productions appliquant la même recette scénaristique et esthétique comme Les femmes préhistoriques de Michael Carreras (Prehistoric women, 1969) ou Quand les dinosaures dominaient le monde de Val Guest (When dinosaurs ruled the Hearth, 1970). Il relança également l’engouement pour les dinosaures au Cinéma avec, en particulier, la thématique des aventuriers de mondes “perdus”, enclaves insulaires dans laquelle les prédateurs du Jurassique, oubliés du temps et de l’Évolution, ont continué à prospérer, de La vallée de Gwangi de Jim O’Connolly (The Valley of Gwangi, 1969) au Sixième continent de Kevin Connor (The Land That Time Forgot, 1975).