Austerlitz
1960 – France/Italie/RFA/
Yougoslavie
Fiche technique
Réalisé par Abel Gance (assisté de Roger Richebé)
Scénario d’Abel Gance, Nelly Kaplan et Roger Richebé
Musique de Jean Ledrut
Avec Pierre Mondy, Martine Carol, Jack Palance, Claudia Cardinale
Durée : 2h46
Synospis :
Paris, 1802. Auréolé par ses victoires politiques et militaires, Napoléon Bonaparte, premier Consul de la République, signe avec les grandes puissances européennes le Traité de Paix d’Amiens. Cependant, les complots monarchistes se multiplient et il est la cible de plusieurs tentatives d’assassinats. Après avoir fait exécuter le Duc d’Enghien, principal instigateur des conspirations, et poussé par son entourage, il décide de se faire couronner “Empereur des Français” afin d’asseoir sa légitimé. Devant le refus de l’Angleterre d’appliquer les résolutions du Traité d’Amiens, il doit se résoudre à déclarer la guerre à la Grande-Bretagne et projette une invasion de l’archipel. Mais la France, par le jeu des alliances internationales, se retrouve attaquée sur plusieurs fronts. Bonaparte, devenu “Napoléon 1er”, n’a alors plus qu’un seul choix : foncer au cœur de l’Europe avec sa Grande armée et vaincre les coalisés. Le 2 décembre 1805, sous le fameux soleil autrichien d’Austerlitz, l’empereur remporte l’une de ses victoires les plus légendaires.
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Contexte historique
Point d’orgue de la guerre dite « de la Troisième Coalition » opposant la France aux grands empires européens, l‘année 1805 marque le début de la campagne d’Autriche. Après avoir abandonné ses préparatifs de débarquement en Angleterre, l’Empereur se retourne contre ses deux grands adversaires continentaux, l’Autriche et la Russie du Tsar Alexandre Ier. Surnommée la « bataille des Trois Empereurs », la victoire remportée à Austerlitz
Contexte de production
Pionnier du 7ème Art, à la fois plasticien et conteur de génie, Abel Gance a toujours assumé une passion pour l’Histoire en général et pour l’épopée napoléonienne en particulier. Dans les années 20, il avait imaginé un ambitieux projet de biographie filmée de l’Empereur des Français en signant en 1927 un chef d’œuvre absolu sur la genèse révolutionnaire de cette figure majeure du roman national : Napoléon avec Albert Dieudonné. Si, faute de moyens, il dut abandonner la réalisation de son Napoléon à Sainte-Hélène à l’Allemand Lupu Pick en 1929, il ne renonça jamais vraiment à sa grande fresque historique dont Austerlitz serait en quelque sorte, 30 ans plus tard, la 3ème partie et la continuation logique. Après une traversée du désert d’une dizaine d’années qui suivit sa compromission gênante avec le régime de Vichy, la renaissance du Film historique en costumes dans la France des années 50 lui donna l’occasion de revenir sur le devant de la scène cinématographique avec cette superproduction d’envergure, tournée en Yougoslavie avec le concours de l’armée de Tito et bénéficiant d’un impressionnant casting international (de Jean Marais à Orson Welles !).
Anecdotes
Quittant l’emphase et le symbolisme héroïque qui caractérisaient son Napoléon de 1927, Abel Gance aborde cette icône absolue de l’Histoire nationale sous un angle plus intime, le mettant en scène dans le quotidien de sa vie privée, en galante compagnie comme au sortir de son bain, pour mieux explorer sa psychologie et… les coulisses du pouvoir impérial. Le réalisateur s’attache ainsi à décrire un Bonaparte ambitieux et impulsif, fin stratège et coureur de jupons, mais également sous influence directe des membres de sa famille ou de celle de conseillers politiques de renom comme le mythique “diable boîteux”, Talleyrand. Incarné par Pierre Mondy, alors jeune étoile montante du Cinéma français, le caporal devenu souverain autocratique apparaît ainsi dans toute sa complexité et ses paradoxes, même si le film n’échappe pas à l’énumération de nombreux poncifs et stéréotypes sur le sujet, tombant parfois dans la bonne vieille image d’Épinal. Et si Austerlitz pêche par un didactisme parfois un peu ennuyeux, il est un bon moyen de comprendre les enjeux qui entourèrent l’apogée politique et militaire de ce personnage hors du commun.