Apocalypto
2006 – Etats-Unis
Fiche technique
Réalisé par Mel Gibson
Scénario de Mel Gibson et Farhad Safinia
Musique de James Horner
Avec Rudy Youngblood, Raoul Trujillo, Dalia Hernández, Jonathan Brewer
Durée : 2h18
Synospis :
Amérique centrale, entre 600 et 800 après J.C. La civilisation maya autrefois prospère est sur la voie de la décadence. Des escouades de guerriers s’enfoncent dans la jungle équatoriale pour piller les villages à la recherche de victimes à capturer afin de les sacrifier à leurs dieux sanguinaires. Fils du chef d’une petite tribu forestière, Patte de jaguar mène une existence paisible avec les siens jusqu’au jour où les soldats envahissent et pillent leurs terres. Fait prisonnier, il est emmené dans une cité maya pour y être mis à mort à l’occasion des prochains sacrifices humains. Amené jusqu’au sommet de la pyramide, il est sauvé in extremis du sacrifice auquel il était promis par la survenue inopinée d’une éclipse du Soleil. Les prêtres décident alors de se débarrasser des prisonniers non sacrifiés à l’occasion une chasse à l’homme au cours de laquelle Patte de jaguar est blessé dès les premiers mètres mais parvient à s’échapper. Ayant réussi à survivre, il retourne dans la jungle afin de retrouver sa femme et son fils qu’il a caché pendant l’attaque du village.
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Contexte historique
Le progressif déclin des cités-états mayas de la Méso-Amérique entre 600 et 900 après J.C.. Les guerres incessantes entre les différents rois provoquent une surexploitation des ressources naturelles et un besoin de plus en plus important de prisonniers à sacrifier pour s’assurer du soutien des dieux.
Contexte de production
Sorti 5 ans après les évènements du 11 Septembre, Apocalypto fait partie de ces nombreux films historiques à aborder le Passé, de manière frontale ou symbolique, sous l’angle du « choc des civilisations » (concept développé par Samuel Huntington et devenu très à la mode dans les milieux intellectuels des années 2000). Introduisant son film par une citation de Platon sur le déclin auto-destructeur des sociétés et le concluant par l’arrivée (par ailleurs complétement anachronique) des premiers galions espagnols transportant les conquistadores partis à l’assaut du Nouveau Monde, Mel Gibson fait de son épopée en pays maya une réflexion violente et survivaliste sur la vulnérabilité des civilisations. La société maya, urbaine et sophistiquée, est pour le réalisateur de La Passion du Christ une métaphore de l’Occident contemporain rongé par la corruption, destructeur des ressources naturelles, impérialiste et inhumain et surtout inconscient de sa chute imminente provoquée autant par un envahisseur barbare que sa propre décadence.
Anecdotes
Outre quelques échos lointains et une utilisation en toile de fond dans certains films d’aventures – Tintin ou le temple du Soleil d’Eddie Lateste (1968) ou Les aventuriers de l’Arche perdue de Steven Spielberg (1981) – et fantastiques – Caltiki, monstre immortel de Riccardo Freda (1959) ou The Fountain de Darren Aronofsky (2006) -, les civilisation pré-colombiennes ont peu fait l’objet de peu d’évocations cinématographiques dignes de ce nom. Les populations de la jungle équatoriale sont présentes dans Aguirre la colère de Dieu de Werner Herzog (1973) tandis que celles des côtes du Brésil accueillent Cabeza De Vaca dans le biopic homonyme de Nicholas Echevarria (1991). Outre quelques films mexicains qui ne furent pas distribuer hors du continent américain, seul The royal hunt of the Sun du britannique Irving Lerner (1969) évoque la confrontation entre les conquistadores de Pizzaro et les Aztèques de Montezuma. En ce qui concerne les mayas, on citera surtout Les rois du Soleil de Jack Lee Thompson (1963), une superproduction américaine d’un Hollywood déclinant dont le scénario uchronique est pour le moins étonnant : la migration d’un roi maya et de son peuple vers les plaines du Texas et leurs cousins d’Amérique du Nord dans le but de sauver sa civilisation.