Abraham Lincoln
chasseur de vampires
(ABRAHAM LINCOLN VAMPIRE HUNTER)
2012 – États-Unis
Fiche technique
Réalisé par Timur Bekmanbetov
Scénario de Seth Grahame-Smith d’après son roman
Musique de Henry Jackman
Avec Benjamin Walker, Dominic Cooper, Anthony Mackie, Rufus Sewell
Durée : 1h45
Synospis :
Témoin du meurtre de sa mère par un esclavagiste lorsqu’il était enfant, Abraham Lincoln découvre en voulant le tuer que celui-ci est un vampire. Ayant échappé de justesse à ses crocs, Lincoln apprend de son sauveur, Henry Sturgess, que les suceurs de sang ont envahi l’Amérique il y a des décennies. Afin de venger la mort de sa mère, il devient un redoutable chasseur de vampires. Armé de sa hache, il passe ses nuits à traquer et à exterminer ces créatures malfaisantes. Élu 16eme président des États-Unis en 1860, Lincoln se désintéresse des envahisseurs pour lutter avec ardeur contre l’esclavagisme. Sturgess le ramène à l’ordre lorsqu’il découvre que le puissant vampire Adam menace d’anéantir les Américains en pleine Guerre de Sécession. L’ancien avocat devenu un politicien prêt à changer le cours de l’Histoire retrouve alors sa hache et reprend du service, sauvant in extremis le sort de l’Amérique et le cours de la Guerre.
© Twentieth Century Fox France – Tous droits réservés
Contexte historique
De ses jeunes années aux jours qui précédèrent son assassinat, le film réinvente avec malice (et non sans une pointe de second degré !) la destinée de ce président mythique et fondateur des États-Unis. Adaptant le premier roman de Seth Grahame-Smith, l’auteur d’Orgueil et préjugés et zombies, Timur Bekmanbetov explique la motivation et les combats du “grand émancipateur” par sa vie secrète (et nocturne) de chasseur de vampires, faisant de lui le premier “super-héros” et un repère marquant de la mythologie américaine. Comme l’explique Lincoln dans le film : “L’Histoire préfère les légendes aux hommes”.
Contexte de production
Sorti sur les écrans la même année que le prestigieux Lincoln de Steven Spielberg, ce biopic “alternatif” est emblématique de la relecture historique de la question de l’Esclavage en cours durant la présidence de Barack Obama. Si la nature fantastique et horrifique du film semble éloigner le film de Timur Bekmanbetov des grandes œuvres qui ont jalonné ce moment important de renouvellement historiographique autour de la mémoire afro-américaine aux États-Unis (Twelve years a slave, Django unchained, Le majordome…), cette adaptation du roman de Seth Grahame-Smith n’en est pas moins passionnante par la symbolique qu’elle met en place. A travers les épisodes fantasmés de la vie du plus célèbre président américains, le réalisateur russe dépeint des états du Sud dirigés par une aristocratie vampire se nourrissant du sang des esclaves noirs et assujettissant les “Blancs” qui les défendent. Le vampirisme est ici une métaphore de la société esclavagiste, une représentation imagée, mais au final plutôt intéressante, de cette civilisation du coton où les propriétaires de plantations exploitent la force physique de leurs esclaves pour s’enrichir et prospérer. Derrière l’iconographie parfois un peu naïve et assurément inspirée du Gothique anglo-saxon, se distille une étonnante critique politique des états confédérés et, par extension, de leurs héritiers contemporains.
Anecdotes
A noter que la Nouvelle-Orléans, capitale des vampires dans le film, est renommée pour son ambiance “gothique” propice au Fantastique et a déjà servie de décor à un autre célèbre film de vampires se déroulant au XIXème siècle : Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994).